Hérédités innées et hérédités acquises
De nombreux patients rapportent qu’ils souffrent de tel ou tel problème parce qu’un parent proche en souffrait également. Il convient de déminer certains mythes à la peau dure et faire la part des choses entre ce que nous appellerons hérédités innées (ou « vraies ») et hérédités acquises.
Parmi les premières se retrouvent notamment les troubles cardio-vasculaires ou les cancers du sein, dont la composante héréditaire a été démontrée dans de nombreuses études. Ce n’est par contre pas le cas pour de nombreuses autres pathologies fréquemment rencontrées en cabinet ; lombalgies, arthrose ou problèmes de sommeil, pour ne citer que les plus fréquentes. Messages erronés véhiculés par des médias peu (ou mal) renseignés, et « mauvais sens » commun, collaborent tous deux à faire basculer ces hérédités acquises dans la mauvaise catégorie.
Il n’y a rien d’héréditaire dans ces pathologies, qui sont parfois considérées comme une marque d’appartenance sociale et familiale. Être le fils de son père, c’est autre chose que souffrir de la lombalgie paternelle, mais l’idée est malheureusement très répandue, et renforce d’autant l’ancrage (processus par lequel nous renforçons la présence de symptômes).
Laissons donc de côté ce qui ne nous appartient pas. Nous avons assez à faire avec nos propres pathologies sans avoir en plus à porter celles de notre famille. En outre, de plus en plus d’études tendent à démontrer que des modifications génétiques s’opèrent tout au cours de notre vie, ce qui sera le sujet d’un prochain billet.