Mémoire cicatricielle et correction

Nous sommes constamment soumis à du stress (à prendre dans le sens d’état de tension, un stress peut être positif) auquel notre corps réagit de la même façon qu’une cellule individuelle ; soit en dissipant cette énergie, soit en l’emmagasinant.

La dissipation, c’est comme une voiture roulant à 100km/h qui freine progressivement jusqu’à arriver à l’arrêt. L’énergie est répartie dans le temps et garde une intensité modérée tout du long. Dans le second cas, cette même voiture heurte un obstacle à pleine vitesse. L’énergie est libérée dans sa totalité sur un laps de temps très court. Dans les deux exemples l’énergie initiale est la même, mais la façon dont elle se disperse va avoir un effet différent sur l’organisme.

Les tissus solides vont opposer une résistance matérielle à cette énergie, c’est pourquoi ils sont susceptibles de se comprimer ou de se briser, qui sont des façons de dissiper l’énergie. Une cellule par contre tient davantage de l’élément liquide. Elle ne se brisera pas et l’énergie excédentaire est davantage susceptible d’être emmagasinée.

Une rigidification plus ou moins importante de la membrane en résulte. Devenue moins fluide, la cellule est de plus en plus vulnérable, même face à des stress qu’elle aurait été capable de gérer dans son état initial. Par accumulation, des zones de densité anomale vont se développer, constituant un terrain favorable au développement de pathologies.

Il ne s’agit donc pas ici d’énergie spirituelle, mais physique. Notre corps tout entier en est d’ailleurs constamment parcouru ; polarisation/dépolarisation des membranes cellulaires, nerfs qui agissent comme des câblages électriques, pression permettant la circulation sanguine ou le passage de cellules entre deux milieux, etc.

Le type d’énergie va d’ailleurs déterminer la lésion. Une énergie cinétique comme dans l’exemple de la voiture va se loger préférentiellement dans un autre endroit qu’un stress endocrinien comme lors d’une grande frayeur, par exemple.

C’est ainsi qu’il est possible d’avoir une indication sur l’origine des mémoires cicatricielles retrouvées durant une séance.

L’énergie c’est également de l’information. Quand j’envoie un message en morse, je communique sous forme d’énergie lumineuse ou électrique. Quand on dit de quelqu’un qu’il « dégage quelque chose », il s’agit d’une information non-verbale…

Or nous avons vu que lorsqu’une cellule s’est rigidifiée sous l’influence d’une énergie trop intense à dissiper, elle entre dans un cercle vicieux de protection ; « mon environnement est trop difficile à gérer, donc je me renferme pour me protéger. »

La cellule devient de moins en moins capable de communiquer. Avec les autres cellules, notamment, mais également avec le milieu dans lequel elle baigne, et d’où elle puise ses nutriments. Isolée, elle cesse de remplir sa fonction correctement. Si l’équipe du contremaître refuse de recevoir ses instructions, le travail ne s’effectue plus. Le tissu organique devient lésionnel…

Ce qui vaut pour nos cellules vaut également pour nous. Confrontés à un environnement que nous ressentons comme hostile, nous avons une tendance instinctive à nous renfermer pour nous protéger, cessant du même coup de communiquer. Libérer l’énergie excédentaire retenue dans une cellule rigidifiée c’est lui redonner sa fluidité et sa capacité à communiquer avec les autres et son milieu. C’est lui permettre de se laisser guérir et de retrouver sa fonctionnalité. De la même manière, permettre à l’individu dans son ensemble de se libérer de ses tensions c’est lui redonner la possibilité de s’ouvrir et de vivre.